• Slideshow 06 Village De Salavas En Ardeche

Le Château

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La date de sa construction n’est pas connue. D’après les archéologues, le château serait vraisemblablement du XIIe siècle pour la partie la plus ancienne.

On le trouve mentionné pour la première fois dans l’inventaire des archives de l’évêché d’Uzès de 1578, sur un parchemin de 1213 faisant état d’une donation de Bernard de Ferreyrolles à messire Raymond, évêque d’Uzès.

Le château est pillé et détruit en 1628, en même temps que celui de Vallon, par le Duc de Rohan, gendre de Sully et chef des religionnaires du Languedoc.


Sa partie médiévale appartient successivement :

- aux XIIIe et XIVe siècles, aux seigneurs de Lagorce, pendant sept générations ;
- aux XVe et XVIe siècles, aux barons d’Apchier, pendant six générations ;
- du XVIe au XIXe siècle, aux seigneurs de Salavas, barons de Lagorce, pendant huit générations ;
- du XIXe au XXe siècle, aux familles Ollier ;
- depuis la fin du XXe siècle, à la commune de Salavas.
La partie reconstruite au XVIIIe siècle reste privée.

 

Les Eglises de la Gleizasse

La Gleizasse 2

Elles voient se succéder destructions et reconstructions au gré des invasions et des guerres de religion.

La couche archéologique la plus ancienne date du IIe ou IIIe siècle et révèle l’existence d’un petit édifice carré dont l’exacte destination n’a pu être déterminée : petit temple dédié à une divinité païenne, mausolée, chapelle funéraire, oratoire ?

Sur cet emplacement, deux églises paléochrétiennes, St Julien et St Jean, sont édifiées, probablement vers le milieu du IVe siècle.

Jusqu’à l’époque romane, les églises qui leur ont succédé ont toujours épousé la même forme sur les fondations premières.

Au Ve siècle, des barbares venus de l’est (Burgondes, Huns, Wisigoths) pillent et rasent les églises.

Au début du XIIe siècle, les édifices sont reconstruits dans le style roman. 

Au XVe siècle, l’église St Julien est dotée d’une chapelle latérale dédiée à Ste Anne.

En 1501, l’évêque de Viviers, Claude de Tournon, ordonne une tournée canonique pour faire le point sur l’état de son diocèse. Le procès-verbal qui en résulte est le plus ancien document décrivant les églises de Salavas. Il les présente dans l’état où elles se trouvaient soixante ans avant leur destruction.

Détruites par les protestants au début des guerres de religion (1562), leurs vestiges sont recouverts peu à peu par la terre descendue de la colline lors de fortes pluies au cours des siècles.

Les fouilles de la Gleizasse, conduites par le docteur Maurice Laforgue correspondant des Antiquités historiques de la région Rhône-Alpes et par le commandant Robert Helmling qui avait attiré l’attention sur le site, durent de 1978 à 1988. Elles sont effectuées par des membres de la Société d’études et de recherches archéologiques de Vagnas et par des bénévoles de tous âges, de diverses nations, résidant ou en vacances dans la région.

Principales découvertes de la campagne de fouille :

- deux sarcophages du Ve siècle, dont un contenant une pièce de monnaie frappée en 313 à l’époque de l’empereur romain Constantin 1er ;
- un couvercle de sarcophage avec rosette wisigothique (Ve - VIIe siècles) ;
- plusieurs coquilles St Jacques et une ferrure de bourdon (bâton de pélerin) ;
- différentes pièces de monnaie des XII, XIII, XIV et XVe siècles ;
- un as romain en bronze (l’as est une unité de monnaie chez les anciens romains).
Un livre, « Les églises disparues de Salavas », relate l’aventure des fouilles et recense l’ensemble des objets découverts.

 

La Tour du Moulin

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Propriété des seigneurs du château de Salavas, elle commande le franchissement de la rivière sur la route joignant le bas Languedoc au Massif central ou à la vallée du Rhône, moyennant un péage seigneurial.

Véritable forteresse de vingt-et-un mètres de haut, la tour est construite sur un îlot rocheux, probablement au VIIIe siècle. Elle a vu passer à ses pieds Louis XIII, Richelieu et le duc Henri de Rohan, chef des protestants du Languedoc lors des guerres de religion.

La plupart des châteaux sont détruits à cette période, mais la Tour du moulin est épargnée compte-tenu, sans doute, de l’importance stratégique et économique qu’elle représente alors. Elle fait l’objet de combats acharnés pour se l’approprier.

1562 - le seigneur est le baron d’Apchier : le gué est catholique ;
1581 - le seigneur est le baron Matthieu de Merle : le gué est protestant ;
1609 - le seigneur Hérail de Merle abjure le protestantisme pour se marier : le gué devient catholique ;
1621 - les parpaillots prennent la tour par ruse : le gué redevient protestant ;
1622 - la paix de Montpellier oblige les protestants à rendre le château et la tour : le gué redevient catholique ;
1628 - le duc de Rohan, chef des réformés, reprend la tour : le gué redevient protestant ;
1629 - Louis XIII et Richelieu passent le gué : le gué était donc redevenu catholique ;
1703 - après une double bataille, la première victoire revient aux protestants, la deuxième aux catholiques : le gué est catholique.

Le 22 septembre 1890, une crue de l’Ardèche de 17,30 mètres est relevée sur la Tour.

La Tour a servi successivement de garnison pour les soldats, de moulin, puis d’usine électrique.

 

Salavas autrefois...

 

A l’origine, Salavas était situé le long de la voie romaine reliant Nîmes à Alba et à la vallée du Rhône. Cette voie, dont deux bornes milliaires ont été retrouvées dans le sol de Salavas, date de l’époque de l’empereur Antonin le Pieux (144-145 après J.C.). Le village se développe grâce à la proximité du Gué de Chauvieux (Chaussée vieille) passage obligé, lorsque la hauteur d’eau est favorable, pour joindre le Bas Languedoc au Vivarais et au Massif central.

Cette situation stratégique favorise le trafic routier, les activités fluviales, l’hébergement et le ravitaillement des voyageurs qui apportent à l’antique Salavas travail et prospérité mais, aussi, un réel danger pendant les invasions successives et les divers troubles guerriers, dont les derniers furent ceux des guerres de religion.

Au cours du Moyen-âge, à la période féodale, les habitants du village s’installent au pied du château, sous la protection du seigneur et de sa garnison.

De nos jours, Salavas recèle de nombreux témoignages de son passé.